Facturation électronique : Enjeux, obligations et opportunités pour les entreprises françaises

La réforme de la facturation électronique en France constitue un tournant majeur pour les entreprises. Elle impose progressivement l’utilisation exclusive de factures électroniques dans les transactions entre assujettis à la TVA établis en France, avec transmission automatisée de certaines données à l’administration fiscale.

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La réforme qui transforme les échanges commerciaux

À compter du 1er septembre 2026, la facturation électronique entre entreprises (B2B) entre progressivement en vigueur en France. Cette réforme majeure, bien plus qu’une simple dématérialisation, bouleverse les processus financiers et impose de nouvelles exigences en matière de données. Pour les entreprises, c’est une transformation qui requiert anticipation et adaptation, avec des enjeux cruciaux liés à la qualité des données.

1. Comprendre la réforme de la facturation électronique

Qu'est-ce que la facturation électronique ?

La facturation électronique ne se limite pas à l’envoi d’un PDF par e-mail. Il s’agit d’une facture émise, transmise et reçue sous forme structurée, dans des formats standardisés (UBL, CII, Factur-X) permettant un traitement automatisé par les systèmes d’information. Cette obligation s’inscrit dans un cadre légal défini par l’ordonnance n°2021-1190 du 15 septembre 2021 et précisé par les lois de finances (notamment la loi de finances rectificative du 16 août 2022), qui ont posé les bases de la conformité réglementaire des factures électroniques en France. L’objectif de cette réforme, pour le gouvernement français, est de moderniser et de simplifier les échanges commerciaux tout en renforçant le contrôle fiscal. Cela aura pour conséquences la réduction des délais de paiement, l’allègement des charges administratives, la diminution des coûts (fini le papier et l’impression), la lutte contre la fraude à la TVA et une meilleure visibilité en temps réel de l’activité économique Cette transformation s’articule autour de deux volets qui sont complémentaires :
  • L’e-invoicing : émission et réception des factures au format électronique
  • L’e-reporting : transmission automatique des données de facturation à l’administration fiscale

Un déploiement progressif selon la taille des entreprises

L’obligation d’émettre des factures électroniques, elle, s’appliquera par paliers en fonction de la taille de l’entreprise : les grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI) seront concernées dès le 1er septembre 2026, puis les petites et moyennes entreprises (PME) et micro-entreprises un an plus tard, au 1er septembre 2027

Les acteurs de l'écosystème

Cette transformation s’articule autour de deux volets qui sont complémentaires :
  • Plateformes Agréées (PA) : intermédiaires certifiés gérant l’émission, la réception et la transmission des factures
  • Portail Public de Facturation (PPF) : interface avec l’administration fiscale

2. Obligations et risques pour les entreprises

L’une des obligations premières pour les entreprises est de sélectionner une Plateforme de Dématérialisation pour l’envoi et la réception de leurs factures. Autre obligation clé, adopter les formats de facture électronique autorisés par la réglementation. La réforme impose en effet des standards de données structurées tels que Factur-X (mixte PDF + XML), UBL ou CII. Une facture au format PDF simple ou papier scanné ne sera pas reconnue comme une facture électronique valable. Par ailleurs, des mentions obligatoires supplémentaires devront figurer sur les factures à partir de l’entrée en vigueur de la réforme, en sus des éléments habituels déjà prévus par le Code de commerce et le CGI. Parmi ces nouvelles données figurent notamment : le numéro SIREN de l’émetteur et du client, l’adresse de livraison (si différente de l’adresse client), la nature de l’opération (livraison de biens, prestation de services ou mixte) et la mention éventuelle de l’option pour le paiement de la TVA d’après les débits. Une autre obligation, pour les entreprises, est de transmettre les données de facturation à l’administration fiscale (e-reporting). Le système est conçu de sorte que la plateforme de dématérialisation choisie se charge d’extraire et de transmettre automatiquement à l’administration les données requises de chaque facture.(H3) Les mentions obligatoire sur une facture Qu’elle soit papier ou électronique, une facture à destination des entreprises doit comporter un certain nombres de mentions obligatoires :
  • La date d’émission ; · La numérotation de la facture ;
  • L’identité du vendeur et de l’acheteur
  • La date de la vente ou de la prestation de services ;
  • Le numéro individuel d’identification à la TVA,
  • Le taux de TVA
  • L’objet de la vente (produit ou prestation)
  • Le prix unitaire HT et TTC ainsi que le prix total, HT et TTC également
  • La date attendue du paiement et les pénalités de retard

Sanctions en cas de non-conformité

Les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations s’exposent à des sanctions financières significatives :

  • 15 € par facture non transmise au format électronique (plafond : 15 000 €/an)
  • 250 € par transmission manquante pour l’e-reporting (plafond : 15 000 €/an)
  • Première infraction non sanctionnée pour encourager la mise en conformité

Risques opérationnels et commerciaux : Quand la non-conformité devient un piège

Si les amendes représentent le volet visible de la non-conformité, elles ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Vos factures, rejetées automatiquement par les plateformes PDP, créent un effet domino avec de nombreuses conséquences. Vos créances se transforment en créances douteuses, votre trésorerie s’épuise, et vos partenaires commerciaux commencent à douter. Ce scénario, loin d’être fictif, devient la réalité quotidienne d’entreprises qui ont sous-estimé les enjeux de la facturation électronique. Chaque rejet est également synonyme de temps perdu, de ressources mobilisées pour le traiter, et in fine d’un coût financier (heures de travail additionnelles, cash non encaissé, etc.).

Les retards de paiement ne sont plus des incidents isolés mais deviennent systémiques, créant une spirale qui peut compromettre votre capacité à honorer vos propres engagements. Ils peuvent avoir une incidence sur la probabilité de défaillance d’une entreprise qui augmente de 25 % lorsque celle-ci subit des retards de paiement. Des factures erronées ou en retard peuvent aussi créer des tensions entre partenaires. Du point de vue d’un client, recevoir des factures non conformes peut être perçu comme un manque de professionnalisme de la part du fournisseur, entraînant agacement et méfiance. Du point de vue du fournisseur, voir ses factures systématiquement rejetées par un client peut générer de l’incompréhension et de la frustration.

De plus, les contrôles fiscaux se complexifient. Les administrations, face à des données non conformes, multiplient les vérifications et prolongent leurs investigations, transformant chaque contrôle en un parcours du combattant chronophage et coûteux.

Impact sur la déductibilité de la TVA : Le piège fiscal silencieux

Cette épée de Damoclès, suspendue au-dessus de chaque transaction non conforme, peut frapper sans prévenir. Ces sanctions, cumulatives et rétroactives, peuvent remonter sur plusieurs années, créant des arriérés fiscaux considérables qui menacent la survie même de l’entreprise. Synthèse des impacts fiscaux :
  • Non-déductibilité de la TVA pour le client
  • Redressements fiscaux lors des contrôles
  • Pénalités supplémentaires de 50% en cas de défaut de facturation

3. L'enjeu critique de la qualité des données

Pour éviter de se retrouver dans un cas de non-conformité de la facture, il devient indispensable d’avoir une donnée juste, accessible et de confiance.

Pourquoi des données justes sont-elles essentielles ?

La transition vers la e-facturation ne relève pas seulement d’un changement de format ou de canal d’envoi, c’est aussi un projet de data. Vos systèmes internes – ERP (gestion financière), CRM (gestion des clients) ou SRM (gestion des fournisseurs) – sont les sources des informations qui peuplent vos factures. Dans l’écosystème de la facturation électronique, on estime à environ 20% des données d’entreprise contenant des erreurs. Ces données erronées constituent un risque majeur :
  • Elles peuvent provoquer le rejet automatique des factures par les plateformes PDP
  • Elles génèrent des retards de paiement impactant directement la trésorerie
  • Elles créent des dysfonctionnements dans les processus automatisés

ERP, CRM, SRM : des systèmes à synchroniser :

Bien souvent, les informations d’une même entité (un client par exemple) se retrouvent dispersées dans plusieurs systèmes de l’entreprise. Il est indispensable de vérifier la cohérence de ces données entre l’ERP (qui va générer la facture), le CRM (qui contient les détails commerciaux) et le SRM ou la base achats (pour les données fournisseurs). Des données incohérentes ou dupliquées peuvent provoquer des erreurs d’adressage, des doublons de factures ou des mauvaises imputations.

Une entreprise qui maîtrise la qualité de ses données bénéficiera d’un processus de facturation électronique fluide : les factures seront correctement acheminées, reconnues du premier coup par les systèmes clients/fournisseurs, et comporteront toutes les informations requises, ce qui accélère les validations et les règlements.
La qualité des données n’est pas un luxe, c’est un prérequis pour tirer parti de la réforme. Investir du temps pour nettoyer, enrichir et synchroniser vos données maîtres (clients, fournisseurs, produits…) est primordial.

4. Altares, votre partenaire pour des données fiables

L'expertise d'Altares en matière de données d'entreprise

Avec plus de 900 sources de données en France et 30 000 dans le monde, Altares dispose de l’infrastructure nécessaire pour garantir la qualité de vos données de facturation que ce soit au niveau national, européen mais également mondial :

Solutions technologiques intégrées

Bénéfices concrets de la facturation électronique

Avec plus de 900 sources de données en France et 30 000 dans le monde, Altares dispose de l’infrastructure nécessaire pour garantir la qualité de vos données de facturation que ce soit au niveau national, européen mais également mondial :

  • Réduction des rejets de factures grâce à des données validées
  • Accélération des paiements par l’élimination des erreurs d’adressage
  • Conformité garantie avec les exigences PA et réglementaires
  • Automatisation des processus de validation et d’enrichissement

Altares API Integration

Cette solution permet d’intégrer directement les données Altares dans vos systèmes d’information :

  • CRM : enrichissement automatique des fiches clients et prospects
  • ERP : fiabilisation des données fournisseurs et validation en temps réel
  • SRM : mise à jour continue des informations de facturation

Altares Data Blocks

Groupement logique et thématique de données provenant de la base mondiale D&B. Connectez vos systèmes d’informations (Oracle, Hubspot, SAP, Microsoft Dynamics, Salesforce …) avec nos modules pré-configurés pour :
  • Enrichissement des informations manquantes
  • Surveillance continue des changements d’adresse, de dirigeants, de statuts
  • Augmentation de votre productivité en connectant les silos de données, en automatisant les flux de travail et en améliorant l’interopérabilité des systèmes.

Le résultat : une facturation électronique fluide, conforme du premier coup, et des relations clients-fournisseurs préservées, voire améliorées, grâce à la qualité de service apportée. C’est l’illustration parfaite de la manière dont la data peut être mise au service de la performance et de la conformité simultanément

FAQ Facturation électronique​

Les entreprises s’exposent à une amende de 15€ par facture non transmise au format électronique et 250€ par transmission d’e-reporting manquante. Ces montants sont plafonnés à 15 000€ par an pour chaque type d’infraction. La première infraction n’est cependant pas sanctionnée pour encourager la mise en conformité.

Une facture électronique n’est pas un simple PDF envoyé par e-mail. Il s’agit d’un document structuré dans des formats standardisés (UBL, CII, Factur-X) permettant un traitement automatisé par les systèmes d’information, et devant obligatoirement transiter par une plateforme certifiée (PA)

Le calendrier actuel, mis à jour par la loi de finances 2024, prévoit une entrée en vigueur progressive à partir de 2026. Dès le 1er septembre 2026, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, devront être capables de recevoir des factures électroniques. Ensuite, l’obligation d’émettre des factures sous format électronique se fera par palier : les grandes entreprises et ETI devront émettre exclusivement des e-factures à partir du 1er septembre 2026, puis les PME et micro-entreprises seront soumises à la même obligation à partir du 1er septembre 2027.

Une donnée erronée ou incohérente peut faire échouer tout le processus de facturation électronique. Par exemple, un mauvais numéro d’identification (SIREN/SIRET), une adresse client incorrecte ou un libellé de TVA inadéquat sur une facture électronique entraîneront très probablement un rejet de la facture. Les conséquences peuvent être nombreuses comme des retards de paiement et des tensions avec le client/fournisseur. La qualité des données est donc cruciale pour assurer la conformité de vos factures, pour éviter les erreurs de saisie et pour fluidifier les échanges.

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