Statistiques défaillances entreprises - France - 2024

Altares propose depuis début 2005 deux cycles d’analyses trimestrielles liés aux échanges économiques :

Pour chacun de ces thèmes, Altares publie chaque trimestre une synthèse et une analyse des évolutions de tendance.

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T4 2024
Défaillances par secteurs
Carte d'évolution
Focus 2024

Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T4 2024 et bilan 2024

18 709 défaillances au 4e trimestre 2024, un seuil historique qui conclut l’année sur un record de 67 830 procédures.

Les défaillances sont au plus haut mais le rythme décélère en fin d’année (+10 % contre +17 % sur l’année). La situation reste difficile pour les PME-ETI de plus de 50 salariés (+26 % vs +30 %).

Avec 18 709 procédures ouvertes, le dernier trimestre établit un record pour une fin d’année et le cap des 67 000 jugements est franchi au terme de 2024. La trajectoire de ralentissement observée depuis plusieurs mois se confirme avec une hausse deux fois moins rapide sur 12 mois : + 17 % sur 2024 contre + 36 % sur 2023. Une décélération d’autant plus marquée au 4ème trimestre (+10 %). La situation reste particulièrement tendue chez les structures de plus de 50 salariés avec une hausse de +30 % (553) des procédures sur 2024. On observe encore des taux records chez les PME-ETI dans la manufacture (+75 %), le commerce de gros (+76 %) ou le transport (+59 %). Dans ce contexte, le nombre d’emplois menacés sur 2024 augmente et s’inscrit à 256 000 sur l’année (vs. 245 000 en 2023).

Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :

« Le contexte de flou politique et budgétaire, conjugué à une conjoncture économique morose, trouble la visibilité des affaires et invite à l’attentisme tant du côté des entreprises que des Français. Une stagnation générale mortifère pour les structures les plus faibles financièrement ou trop endettées, notamment celles qui n’ont pas encore pu tourner la page Covid. A ce titre, les PGE demeurent un point d’attention. Selon Bpifrance, 38,4 milliards € restaient à rembourser en décembre sur les 145 milliards accordés. L’essentiel, soit 37 milliards €, est porté par les TPE-PME. Fait rassurant, « seules » 4 % d’entre elles craindraient de ne pas pouvoir rembourser leur prêt (1). Autre facteur de remontée des défaillances, la reprise du recouvrement forcé des URSSAF (2). Parmi les redressements et liquidations judiciaires prononcées cette année, la part des entreprises qui avaient fait l’objet d’une assignation URSSAF dans les 6 mois précédents augmente (25 % des RJ, 17% des LJ au 3è trimestre). Ces taux restent cependant bien inférieurs à la situation pré Covid. Au-delà des procédures ouvertes cette année, c’est le transfert du risque vers les partenaires commerciaux qui doit être surveillé. Les défauts de 2024 consolidaient plus de 30 milliards de chiffre d’affaires, une perte de revenu que les fournisseurs devront aller chercher ailleurs. Pire encore, ces défauts portent des impayés lourds. Sur la seule population des sociétés commerciales défaillantes ayant publié leurs comptes 2023 (10 milliards € de CA agrégé), la dette vis-à-vis des fournisseurs pesait 2 milliards € auxquels s’ajoutaient 1 milliard € de dettes fiscales et sociales et 3 milliards € auprès des établissements de crédit. Dans ce contexte, le risque d’effet domino est élevé et la faible croissance attendue par l’exécutif pour 2025 (0.9 %) augure mal d’un reflux des défauts en particulier chez les TPE-PME.

Thierry Millon, directeur des études Altares

Statistiques des défaillances par activité en France T4 2024

Evolution T4 2024/2023 des défaillances par tranche d'effectif par nature de procédure

Bilan T4 2024
Défaillances par secteur

Construction

Le secteur de la construction concentre un gros quart des procédures (27 %) des faillites et compte 5 111 défauts dont près de 4 000 dans les seules activités du bâtiment. 3 988 entrepreneurs ont obtenu l’ouverture d’une procédure : c’est 8,6 % de plus sur un an, soit un rythme inférieur à la moyenne globale du trimestre (+10 %). 

Le chiffre encourageant de cette fin d’année est porté par le gros œuvre dont les jugements n’ont progressé que de 3 % (+3 % en maçonnerie et +8 % en maison individuelle). Le second œuvre (+12 %) et les travaux publics (+16 %), peinent en revanche davantage. L’immobilier reste lourdement affecté (+36,5 %), en particulier la promotion immobilière (+266 %) du fait du défaut d’un groupe lyonnais, tandis que souffle un vent de retour d’optimisme pour les agences immobilières (-10 %).

Commerce

Le commerce de détail, autre poids lourd des défaillances représentant un défaut sur dix (2 094), passe enfin dans le vert (-0.6 %). Les tendances sont même très nettement positives dans l’alimentaire (-11 %), le multi-rayons (- 14 %) c’est à dire épiceries et superettes, l’optique (-22 %), les pharmacies (-14 %), mais aussi l’habillement (-5 %). A l’inverse, le meuble ne parvient toujours pas à redresser la barre (+54 %).
Le commerce et la réparation de véhicules résiste (+8 %) tiré par les garagistes (+5 %) alors que la vente de véhicules automobile (+12 %) reste sous tension.La situation est cependant plus difficile pour les grossistes (+17,5 %) dans toutes les activités de la branche.

Services

Dans les services aux entreprises (2 563), la hausse (+14,6 %) est plus rapide. La tendance est encore forte dans le conseil pour les affaires (+20 %), les activités liées aux systèmes de sécurité (+56 %), le nettoyage des bâtiments (+21 %) ou encore l’organisation de foires et salons (+29 %). L’évolution est toutefois favorable pour les agences de publicité (-16 %).
Dans les activités d’information et communication, les hausses sont marquées dans les activités informatiques (+23 %), particulièrement dans la programmation (+20 %), le conseil (+40 %) ou le traitement de données (+75 %). Pour les services aux particuliers, la mauvaise surprise vient des coiffeurs. 360 ont défailli, c’est 26 % de plus par rapport au T4 2023. Les soins de beauté s’en sortent beaucoup mieux (+1 %).

Industrie

Les défaillances dans l’industrie (1 132) augmentent deux fois moins vite (+4,9 %) que la moyenne (+10 %). Cette performance est portée par l’agroalimentaire où la boulangerie est reine (+3 %). 

 La manufacture est en ligne avec la tendance globale (+9.3 %) en dépit des tensions dans la fabrication de vêtements de dessus (+18 %), de structures métalliques (+19 %) ou de portes et fenêtres en métal (+65 %), de récupération de déchets (+100 %) ou de réparation d’équipements mécaniques (+86 %). Notons que l’imprimerie repasse dans le vert (-3 %).

Transports

Près de 900 transporteurs ont défailli sur cette fin d’année, un nombre en forte hausse (+23,6%). La tendance est cependant un peu moins lourde pour le transport routier de marchandises (+13 %) tiré par le fret de proximité (+11 %) tandis que l’interurbain (+18 %) est davantage sous tension.
Dans les autres activités de transport, l’orientation est donnée par les taxis (+38 %) dont près de 200 ont défailli sur cette seule fin d’année.

Restauration

1 962 établissements de restauration sont tombés sur le T4, c’est encore beaucoup mais le rythme ralentit fortement sur un an et tombe sous les 5% de hausse. Une performance constatée à la fois en restauration traditionnelle (997 ; +5 %) et rapide (888 ; +5 %).
Les débits de boisson font encore mieux (+3 %) tandis que l’hébergement (+7,6 %) peine en hôtellerie (+11 %) et plus encore en hébergement touristique de courte durée (+41 %).

Agriculture

Le secteur se distingue avec une sinistralité contenue à +1,2 % (436 défauts) sur le dernier trimestre. Les difficultés sont néanmoins sensibles dans l’exploitation forestière (+38 %). La culture passe au vert (-2 %) mais la vigne reste encore très à l’écart (+59 %).
L’élevage est également favorablement orienté (-1 %) mais l’élevage de vaches laitières repart dans le rouge (+32 %) en comparaison d’un 4e trimestre 2023 qui avait été bon.

Autres activités

Le secteur du social présente encore sur cette fin d’année des évolutions très négatives. Ainsi, les défaillances d’entreprises organisées sous forme associative (comme c’est souvent le cas dans le secteur), s’envolent de +44 % dans l’aide à domicile, +60 % dans les crèches et pire encore, +113 % dans l’action sociale sans hébergement. La santé n’est pas épargnée, avec +17 % pour les infirmiers.
Les activités récréatives (+6,3 %) s’en sortent mieux tirées par les activités liées au sport (-12 %) qui généralement connaissent un recul du nombre de défauts. Néanmoins, la situation est plus compliquée pour les activités artistiques et de spectacle (+37 %). Les structures d’enseignement quant à elles finissent bien l’année (-4 %).

Carte d'évolution des défaillances par région en 2024 T4/2023 T4

PUBLICATIONS

Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France – T1 2025

études défaillances et sauvegardes des entreprises en France

FOCUS 2024

Cartes d'évolution des défaillances par région en 2024/2023

Evolution en valeur

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Evolution des défaillances d'entreprises par procédure sur 10 ans

Evolution du nombre de défaillances d'entreprises en France depuis 1973

Panorama général des défaillances d’entreprises en France en 2023

Altares dévoile les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4e trimestre et l’ensemble de l’année 2023.

57 729 défaillances en 2023 dont 16 820 au 4e trimestre

La France enregistre l’un des pires 4e trimestres sur 30 ans, mais 2023 reste encore loin des référentiels de crises historiques.

« Bien au-delà des « rattrapages » post Covid, les défaillances liées à la conjoncture ultra tendue s’accélèrent »

Avec 57 729 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de près de 36 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+49 %) de 2022.

Le seul dernier trimestre 2023 illustre encore davantage les difficultés actuelles des acteurs économiques avec 16 800 entreprises en défaut, au plus haut depuis 2012 – 2013. Précédemment, seule la période de récession de 1992 – 1993 avait amené la France à des seuils comparables pour un dernier trimestre. Le pays passait alors pour la première fois de son histoire le cap des 60 000 faillites.

Au regard du contexte inédit de « permacrise » dans lequel les entreprises naviguent depuis 4 ans, les seuils de défaillances, s’ils sont élevés, ne sont pas une surprise

Thierry Millon, directeur des études de la société Altares :

« Après une phase de rattrapage d’une partie des entreprises tenues à flot grâce aux mesures d’accompagnement mises en place depuis la crise Covid, nous amorçons désormais une nouvelle phase, plus structurelle, davantage liée aux insuffisances financières des entreprises qui doivent naviguer dans un environnement économique extraordinairement tendu. Le mauvais chiffre du dernier trimestre de l’année, un des pires sur trente ans, ne saurait s’expliquer par le seul retour d’une action de recouvrement plus habituelle des URSSAF après une longue période accommodante. Certes les assignations ont repris fortement sur cette fin d’année mais toutes les procédures ne sont pas ouvertes à l’initiative des URSSAF.

Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Même les plus grands acteurs ne sont pas épargnés, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 171 entreprises d’au moins 100 salariés ont défailli en 2023, c’est 80% de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2014 (185 défauts). »

Thierry Millon, directeur des études Altares

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